Opérations Forestières

Nouvelles Nouvelles de l’industrie
La filière bois a un rôle à jouer dans le changement climatique

12 juillet, 2017  par Environnement magazine


Les résultats d’une étude de l’Inra et de l’IGN sur le potentiel d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre par la filière forêt-bois française révèlent comment elle pourrait poursuivre, voire accroître, sa contribution à la lutte contre le changement climatique d’ici à 2050.

Dans la lutte contre le changement climatique, le secteur forestier apporte, d’une part, ses capacités de stockage de carbone dans les écosystèmes et les produits en bois (puits de carbone), d’autre part, celles de substitution aux énergies fossiles ou aux matériaux de construction non renouvelables.
Présentés le 27 juin dernier, les résultats de l’étude que le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a confiée à l’Inra et l’IGN reposent sur des simulations des effets de plusieurs scénarios d’évolution. Le but était de savoir quelle capacité d’atténuation de la filière il est préférable de favoriser dans les années à venir, et quels sont les niveaux d’atténuation.
Le bilan actuel de la filière est dominé par le stockage dans les écosystèmes forestiers (biomasse vivante, bois mort et sous-sol). Il est évalué par les chercheurs à 88 millions de tonnes de CO2éq/an. Le stockage dans les produits en bois est considéré comme nul : les créations sont annulées par les déstockages liés aux produits arrivés en fin de vie ou détruits. L’effet favorable des usages n’est lié qu’à la substitution, essentiellement de bois-matériau (évaluée à 32,8 millions de tonnes de CO2éq/an), les usages énergétiques ne venant qu’à la marge.

Les équipes des deux établissements publics ont scruté trois scénarios de gestion forestière à l’horizon 2050. Ils se distinguent par le poids relatif qu’ils acccordent au puits forestier, au stockage dans les produits en bois et aux effets de substitution liés à leur utilisation. Le scénario « extensification et allègement des prélèvements » dans lequel les volumes de récolte sont maintenus. Compte tenu de la croissance de la forêt française, le taux de prélèvement diminuerait. C’est l’aspect stockage qui est favorisé, mais en tendant vers une limite liée au vieillissement des peuplements forestiers. Le scénario « dynamiques territoriales » prévoit un maintien des taux de prélèvement et donc une augmentation des volumes récoltés, liée à une forte demande en biomasse, surtout pour l’énergie, pénalisant le bois d’industrie. Le scénario « intensification avec plan de reboisement » combinerait accroissement des taux de prélèvement partout où c’est envisageable avec une politique volontariste de reboisement qui viserait le remplacement de 500 000 hectares sur dix ans de peuplements peu ou pas productifs par de nouvelles plantations plus productives. Ce dernier scénario se révèle plus favorable aux effets de substitution. Son impact pourrait être accentué si les usages du bois et les évolutions technologiques conduisaient à davantage valoriser les produits à base de bois.

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